Série photographique entièrement réalisée à Clichy-sous-Bois, « Le monde brûle » s’arrête sur les détails de notre quotidien, ceux que l’on croise chaque jour sans vraiment les regarder. En capturant les plaies et les cicatrices de notre environnement, Inès Belghit souhaite donner à voir les traces que nous laissons tous et toutes sur notre environnement.
Dans ma récente création artistique Le monde brûle , j’ai pris comme point de départ une citation du peintre Jean Bazeine : “La couleur n’existe qu’en état de crise“.
On pourrait caractériser la crise par un trouble violent, une convulsion ou encore une perturbation. Je me suis donc demandée quel serait le résultat si notre environnement manifestait une crise, un trouble. J’ai alors photographié des éléments ayant soit été modifiés par l’homme, soit ayant subi un changement naturel.
Je mets en tension le naturel et l’artificiel, ce qui était déjà présent auparavant et ce qui apparaît de manière soudaine dans la nature.
Je représente la trace de l’homme dans son environnement, le fait qu’il laisse à l’abandon des déchets dans l’espace commun sans se soucier de leur impact dans quelques années.
Dans certaines photos, on remarque également l’apparition improbable de certains équipements dans un lieu où l’on ne s’y attend pas. Comment sont-ils arrivés là ?
Je photographie les traces et les objets qui racontent notre passage sur terre et comment notre environnement résiste. Ses nombreuses plaies et cicatrices.
Pour ce travail, je me suis notamment penché sur le travail de Sophie Ristelhueber, photographie et vidéaste française qui engage une réflexion sur la trace laissée par l’homme dans le paysage.
Elle a fait une série photo nommée Beyrouth où elle photographie la capitale libanaise sans présence humaine. Elle élabore une esthétique de la cicatrice, de la dégradation.